Les négociations se heurtent aux divisions nord-sud À Cali, capitale de la salsa colombienne. Depuis le 21 octobre dernier, les délégués de 196 pays tentent d’harmoniser leurs positions sur les engagements à respecter d’ici 2030, dans le cadre des objectifs fixés il y a deux ans par l’accord de Kunming-Montréal. Ces objectifs incluent la protection d’au moins 30 % de la planète, la réduction de moitié des risques liés aux pesticides et aux espèces invasives, ainsi que la mobilisation de 200 milliards de dollars par an pour la sauvegarde de la nature.
À trois jours de la fin de cette 16e conférence des Nations unies sur la biodiversité, prévue pour le 1er novembre, les négociations restent toutes embourbées dans des tensions persistantes entre pays riches et pays en développement. Les principaux points de friction concernent l’aide financière promise par les pays du Nord, enjeu central qui préfigure le bras de fer attendu lors de la COP29 sur le climat, en novembre prochain à Bakou en Azerbaïdjan.
Les discussions butent également sur la création d’un mécanisme de partage des bénéfices. Ce dernier viserait à redistribuer les profits réalisés par les entreprises, notamment dans les secteurs cosmétiques et pharmaceutiques, grâce aux données génétiques numériques de plantes et d’animaux originaires des pays en développement, au profit des communautés locales qui préservent ces ressources.
Rappelons qu’à cinq ans de l’échéance de 2030, seuls 17,6 % des terres et eaux intérieures, ainsi que 8,4 % des océans et zones côtières, sont effectivement protégés, selon un rapport de référence publié lundi à Cali, signalant un manque de progrès significatif depuis deux ans. Dans le même temps, les pressions sur les écosystèmes se poursuivent, accentuées par la déforestation, la surexploitation et le changement climatique. Selon la Liste rouge actualisée de l’UICN, près d’une espèce d’arbre sur trois est aujourd’hui menacée d’extinction.