WILPF TOGO LANCE SON PROJET POUR L’EAU ET LA PROMOTION DE LA PAIX
La ligue internationale des femmes pour la paix et la liberté (WILPF-TOGO) a lancé samedi 26 octobre 2024 le projet ”d’Appui à la cohésion sociale et la promotion de la paix au Togo à travers l’accès équitable des femmes aux ressources en eau dans les communautés. Pour comprendre l’objectif et la finalité du projet, notre rédaction a reçu la présidente de WILPF-Togo, Mme Bassiratou IDRISSOU TRAORE épse DJOBO.
Bonjour Madame Bassiratou. Que savoir de ce grand projet de promotion de la paix et l’accès à l’eau des femmes ?
Je peux vous dire que le but visé par ce projet est d’amoindrir les difficultés, les conflits qui naissent autour des points d’eau. Vous savez qu’il y a le manque d’eau et avec les dérèglements climatiques, tout ce qui se passe dans le monde, comme sécheresse, le niveau de l’eau a considérablement baissé.
Dans ce cadre, que fait votre ONG ?
C’est à ce titre que WILPF Togo a étudié la chose et a apporté une plus grande importance, une amélioration à la vie de la femme qui souffre souvent trop de la pénurie d’eau. Et vous savez que la collette de l’eau dans nos milieux et presque dans tout le monde entier, revient à la femme et à la fille qui sont obligés de faire réserve d’eau, quelle que soit la distance où on doit trouver cette eau. Encore faut-il que le lieu soit accessible afin que la femme puisse s’y rendre pour ramener cette eau pour assurer la survie de sa famille.
Que vient chercher le mot paix dans votre projet ?
L’eau a un lien avec la paix. Comprenez que la recherche de ces ressources crée souvent des conflits et c’est aux bornes fontaines, aux points d’eau, que les combats se situent dans les villages, dans les quartiers. Moi-même, j’en ai été victime quand j’étais jeune fille.
Se bagarrer à la collecte de l’eau, ce n’est pas rare. Ce n’est pas que c’est fini aujourd’hui, mais ça s’est accentué de plus en plus. Cette situation de l’eau sera améliorée. Les difficultés liées à cette recherche de l’eau potable seront diminuées, amoindries et, au pire des cas, seront disparues. C’est-à-dire qu’on ne peut plus voir une femme souffrir sans en avoir. Parce qu’une chose est d’aller chercher de l’eau et une autre chose est de la trouver.
C’est pour cela que nous menons ce combat. Mettre les femmes à la pointe de cette lutte-là afin que les ressources en eau soient acquises sans difficultés, sans conflits. La paix étant la chose la plus primordiale.
Alors quelles sont les zones qui vont accueillir les activités de ce projet ?
D’ici là, nous irons à Atakpamé parce que depuis le départ, l’organisation mère nous a demandé de quitter un peu Lomé. On a toujours fait les choses à Lomé, donc on a choisi d’aller à Atakpamé pour le premier pas et terminer à Kara. Vous savez qu’à Atakpamé aussi, ces difficultés de recherche de ressources en eau sont récurrentes. C’est un pays de montagne, certes, mais c’est difficile d’avoir de l’eau facilement comme on le veut. Et au même moment, les difficultés qui s’ajoutent à cela sont celles des éleveurs et des agriculteurs.
Quelles sont les difficultés dont font face les éleveurs et agriculteurs ?
La sécurité et la paix sont les piliers sur lesquels le développement se base. Les éleveurs, pour amener leurs bétails au point d’eau, sont confrontés à des difficultés, à des combats avec les agriculteurs. Parce que souvent, ces éleveurs amènent leurs bétails vers le point d’eau, le seul point d’eau sur lequel les populations comptent. Alors le conflit nait.
Votre mot de fin !
Mon mot va à l’endroit des femmes ; c’est qu’elles ne désespèrent pas. La communauté internationale, même sait qu’elles souffrent pour chercher de l’eau au fil des ans. Mais ce qu’il faut faire, c’est de mettre en terre des plants. Parce qu’on a constaté que les milieux où il y a plusieurs arbres autour d’un point d’eau, ça génère de l’eau. L’eau ne sèche pas. Alors pour éviter que l’eau sèche, il faut mettre des plants pour élever un peu le niveau de la verdure, afin de rafraîchir le milieu et faire générer de l’eau.
Entretien réalisé par Hervé K. ADJAHO