Difficile de dire que tout se passe bien pour la COP 29. Les discussions évoluent dans une ambiance de désaccord sur certains sujets clés de cette conférence mondiale. Lors du sixième dialogue ministériel de haut niveau sur le financement climatique le jeudi 14 novembre, les déclarations sont allées dans tous les sens.
Le Secrétaire exécutif, Simon Stiell, a ouvert cette réunion mandatée en soulignant la nécessité de fournir un financement accessible, prévisible et proportionnel aux défis auxquels sont confrontés les pays en développement. La session a été marquée par des déclarations de divers groupes et pays. Entre autres :
- L’AOSIS a souligné que les petits États insulaires en développement (PEID) et les PMA ont du mal à s’y retrouver dans l’architecture « opaque et alambiquée » du financement climatique, le manque de coordination entre les fonds créant des obstacles inutiles ;
- L’UE a souligné la nécessité d’élargir la base des contributeurs à tous les pays en mesure de le faire, y compris les économies émergentes, et de tirer parti de sources innovantes, en évoquant le Groupe de travail pour la mobilisation mondiale contre le changement climatique lancé dans le cadre du G20 ;
- La CHINE a souligné que les pays développés doivent continuer à remplir leurs obligations et à prendre l’initiative de mobiliser le financement climatique, le NCQG et le soutien volontaire fourni par la coopération Sud-Sud se renforçant mutuellement ;
- La SUÈDE a indiqué qu’elle était le plus grand donateur par habitant au Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et au Fonds vert pour le climat (FVC) et a annoncé des engagements de 763 millions de dollars pour la deuxième reconstitution du FVC et de 19 millions de dollars pour le Fonds pour les pertes et dommages ;
- La COLOMBIE a souligné que le manque de progrès en matière d’atténuation signifie qu’il faut investir davantage pour remédier aux pertes et dommages, et a souligné que le manque de marge de manœuvre budgétaire des pays en développement entrave une transition juste ;
- Les ÎLES SALOMON ont appelé à aborder la question des subventions aux combustibles fossiles dans le contexte du programme de travail sur l’atténuation et des discussions sur l’article 2.1c de l’Accord de Paris (alignement des flux financiers), soulignant que cela est essentiel pour maintenir l’objectif de 1,5°C en vie ;
- L’AILAC a déclaré que les discussions sur l’article 2.1c devraient promouvoir une réforme du système financier international pour garantir que les pays en développement ne soient pas contraints à une plus grande instabilité économique, et a souligné que les dispositions d’accès direct étaient essentielles pour surmonter les goulets d’étranglement dans l’accès au financement ;
- L’Allemagne a souligné la nécessité de signaler aux marchés financiers que « l’ère des combustibles fossiles est révolue », de renforcer la capacité de prêt des banques multilatérales de développement et de tirer parti de sources de financement innovantes, telles que les taxes qui garantissent que les pollueurs paient ;
- Les États-Unis ont souligné que l’objectif de 100 milliards de dollars ne s’appuyait pas sur l’ensemble des pays capables de contribuer et ont suggéré que le nouvel objectif puisse résoudre ce problème à travers une approche pragmatique qui ne repose pas sur des critères et qui soit conforme à l’article 9 de l’Accord de Paris (financement) ; et
- Le CANADA a souligné la nécessité d’une couche d’investissement mondial dans le NCQG pour accélérer les investissements respectueux du climat par tous les acteurs.
Et les discussions se poursuivent dans le désaccord. Ce qui est sûr, ils ne se sépareront pas à queue de poisson.