
Un violent incendie a entièrement détruit, lundi dernier, un immeuble situé dans le quartier Aguiarkomé, non loin du Grand marché de Lomé. Si les pertes économiques ont été largement médiatisées, le volet environnemental de cette catastrophe reste peu exploré. Pourtant, les conséquences écologiques sont alarmantes.
Le bâtiment abritait un entrepôt de substances chimiques, principalement des acides et autres composés dangereux. Si aucune perte en vie humaine n’est à déplorer, les répercussions sur la santé publique, l’environnement et la couche d’ozone soulèvent de profondes inquiétudes.
La combustion de produits chimiques, notamment les acides, libère dans l’air une grande quantité de gaz toxiques tels que les oxydes d’azote, le dioxyde de soufre, ou encore des composés organiques volatils (COV). L’exposition à ces substances peut provoquer des troubles respiratoires, des irritations cutanées, des maux de tête, et à long terme, des maladies chroniques comme l’asthme, voire certains cancers. Les riverains ayant inhalé la fumée pourraient être exposés à des risques sanitaires qu’il conviendra de surveiller de près.
Les eaux utilisées pour éteindre l’incendie, en se mélangeant aux produits chimiques stockés dans le bâtiment, ont pu contaminer les sols et les nappes phréatiques. La faune et la flore urbaine (si on s’en tient au quartier d’Aguiarkomé) dans les environs immédiats risquent également d’être affectées par ces rejets toxiques. Par ailleurs, les déchets issus de la combustion devront être traités avec une extrême prudence afin d’éviter toute pollution durable. Il est donc important d’impliquer les services de l’Agence nationale pour la gestion de l’environnement (ANGE) pour un traitement et un suivi approprié pour une bonne santé environnementale.
Certaines substances stockées dans l’entrepôt, bien que non encore officiellement identifiées, pourraient contenir des composés halogénés, connus pour leur potentiel destructeur sur la couche d’ozone. Une fois libérés dans l’atmosphère sous l’effet de la chaleur, ces composés chimiques peuvent altérer la couche d’ozone, accentuant la vulnérabilité de la Terre face aux rayons UV et contribuant au dérèglement climatique. C’est pourquoi, dans la gestion de ce drame, le Bureau National Ozone avec ses services compétents doivent jouer un grand rôle technique afin d’éviter que les conséquences de cet incendie ne deviennent pas néfastes à la couche d’ozone.
Toutefois, cet incendie soulève des questions cruciales sur la gestion des substances chimiques en milieu urbain, le contrôle des entrepôts non sécurisés, ainsi que les capacités de détection et de prévention des risques environnementaux et sanitaires. Il apparaît plus que jamais nécessaire de renforcer la réglementation et la vigilance autour du stockage et du transport des produits chimiques au cœur des agglomérations.