TOGO / ANNEE COVID : POUR LES ODD, AJEDI N’ATTEND PAS LA PANDEMIE
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Au Togo, elles sont plusieurs ONG à se battre sur le terrain dans le domaine de reboisement, dans l’accompagnement des femmes dans l’élevage, l’agriculture, la transformation des produits locaux etc. pour réduire la pauvreté galopante dans les zones rurales. Au rang de ces organisations se trouve l’ONG Action des Jeunes pour un Développement Intégral (ONG AJEDI).
Depuis le début de cette année 2021, l’ONG a établi un calendrier de tournée d’accompagnement et d’installation des groupements de plusieurs secteurs (agricole, élevage et transformation des produits locaux) dans le septentrion du pays. La rédaction EPM TV s’est approchée de son président M. Sylvain AKATI pour faire un zoom sur les activités déjà entreprises et les objectifs fixés dans son plan d’action de 2021.
Bonjour M. Sylvain, vous êtes le président de l’ONG AJEDI et vous êtes reconnu de l’économie bleue. Vos actions aujourd’hui rentrent dans l’élevage, la formation des groupements de femmes etc. comment l’expliquez-vous ?
AJEDI œuvre depuis 2008 dans le domaine de l’environnement et l’agriculture. Donc vous savez que depuis 2016 lors de la conférence sur la sécurité maritime que l’ONG AJEDI s’est impliquée fortement au niveau de l’économie bleue qui devient effectivement une spécialisation sur l’ODD 14. C’est vrai que l’ONG AJEDI est reconnue dans ce domaine (ODD14) mais sachez que nous n’intervenons pas uniquement que dans ce domaine de l’économie bleue ; vous savez qu’avec les objectifs de développement durable, il faut une spécialisation et il ne faut pas dépasser quatre objectifs. Donc c’est ainsi que nous avons choisi de travailler dans l’environnement où nous sommes le deuxième rapporteur sur le plan national et l’agriculture biologique qui est aussi notre domaine d’intervention. Donc sachez que l’ONG AJEDI n’est pas parachutée sur les actions de l’agriculture, c’est un domaine. Pour l’histoire, retenez que AJEDI a commencé à travailler dès sa création dans le domaine de l’agriculture en faisant du piment et de tomates donc ce n’est pas du nouveau ; c’était mis en veille pour que l’économie bleue puisse bouger. Et maintenant qu’on sait qu’il y a plus d’actions qui sont menées à ce niveau, donc on sait dit avec l’équipe de penser à d’autres domaines comme l’agriculture biologique et l’environnement.
Sur ce, vous avez entamé un grand programme de reboisement dans plusieurs localités du grand nord. Situez-nous sur le choix de ces localités et les objectifs poursuivis !
C’est vrai que nous avons entamé plusieurs activités vers le Nord notamment sur les collines des Monts kabyè à Kara dans la Kozah2 plus précisément à Kouméa Karè sur une superficie de 15 ha appuyé et financer sur le Fonds National pour Développement Forestier. Cette première phase du reboisement prend en compte trois (03) ha par année jusqu’à finir les 15 ha, donc les 03 ha ont été déjà reboisé. Il faut noter tout simplement qu’il y aura une série de reboisement notamment dans les savanes sur 10 ha mais ce n’est pas encore démarré et c’est là où nous avons lancé les travaux champêtres pour la transition agroécologique. Pour le choix, vous savez qu’avant de reboiser, il faut avoir la terre, non seulement il faut avoir la terre mais les zones les plus dégradées aujourd’hui c’est dans la Zone une et deux, donc dans la région des Savanes et la région de la Kara ; donc cette partie du nord-est n’est pas choisie par hasard ; les collines, les champs sont vraiment dégradées et il y a vraiment les changements climatiques et c’est pourquoi nous avons essayer de faire quelques choses dans ce localités là pour essayer d’atténuer un tant soit peu les effet des changements climatiques .
Vous êtes donc dans la logique du gouvernement pour avoir les 1 milliards d’arbres en 2030. Avec cette pluviométrie en dent de scie, monsieur le président, peut-on être vraiment dans l’attente des 1 milliards d’arbres d’ici 2030 ?
Oui on va atteindre, parce que cette année vous savez, dans chaque préfecture il y aura au moins dix (10) hectares à reboiser par le gouvernement. Et nous avons gagné trois hectares dans certains cantons et ailleurs même, on a eu 2 ha compte tenu de la gravité des dégradations. L’engagement est là, il suffit seulement de la volonté politique de l’Etat et l’engagement de chaque citoyen et le reste est fait. On va atteindre cet objectif et c’est impératif, il faut coûte que coûte que nous puissions travailler ensemble main dans la main accompagner l’Etat à atteindre cet objectif du développement durable qui est l’ODD 13.
Revenons dans la transformation du néré, de karité etc. et vos formations à l’endroit des femmes coopératives. Le secteur de la transformation des produits locaux et la politique de consommer local. Qu’en dites-vous ?
Comme vous l’avez dit, nous sommes en tournée et ce se passe très bien ; on accompagne les transformatrices et on accompagne les femmes transformatrices de Néré. Nous mettons en place aussi des coopératives car, lors de notre passage sur la vulgarisation de notre plan stratégique 2022 – 2025 de l’Union de ONG du Togo -UONGTO, il y avait un engouement vers le Nord où peu de coopératives sont formelles et fonctionnent. Donc l’ONG AJEDI a pris sur lui d’appuyer ces coopératives d’autant plus que le Togo prône la consommation locale et les produits bio. Vous savez aujourd’hui que les terres sont complètement dégradées sous l’effet des changements climatiques et l’utilisation de l’engrais chimique. Donc au détriment de cet engrais biologique, il fallait commencer la promotion en mettant en place ces coopératives-là, qui dès le début sont en même temps habituées avec l’utilisation de l’engrais biologique. Il faut noter que nous sommes en partenariat avec un fournisseur qui apporte cet engrais dont nous sommes en train de faire la promotion. Parlant de ces femmes transformatrices, il faut dire que c’est le consommer local et ça se passe très bien et nous sommes en train d’accompagner le gouvernement et je crois que c’est alignement, tout acteur de la société civile doit travailler sur l’alignement du plan du gouvernement et aujourd’hui nous nous travaillons avec le Plan National de Développement qui est un document de référence pour nous.
Votre tournée est toujours encours, décrivez-nous la suite des actions ?
Pour cette tournée, nous sommes dans la région de la savane où nous avons accompagnés plus de six (6) coopératives à se mettre en place et travailler avec les partenaires techniques et financiers pour accompagner ces coopératives qui font un bon travail ; l’ONG AJEDI qui va accompagner avec l’engrais biologique qui sera distribuer sur cette partie du septentrion pour aider les producteurs à bien faire leurs champs. La suite, nous sommes dans la région de la Kara actuellement où nous sommes en train de faire le suivi pour le reboisement de 15 ha appuyé par le ministère de l’environnement et tout se passe très bien. On va continuer par entretenir le reste des espaces ainsi de suite chaque année jusqu’à ce que ça va finir.
Récemment, les femmes mareyeuses de Katanga ont vu leurs site aménagé (finition du port de pêche). Vous avez mené assez d’action dans ce domaine. Comment vous vous sentez aujourd’hui ?
Les femmes sont très fières et remercient le gouvernement pour le nouveau joyau qui a été construit au port de pêche pour les femmes mareyeuses ; maintenant ces femmes ne vont plus souffrir là où elles vont rester pour vendre leur produits, c’set un cadre très adéquat et très moderne. Et aujourd’hui nous nous sommes fière effectivement de faire le suivi et voir non seulement le marché à poisson être construit complètement pour ces femmes-là qui ne vont plus souffrir de là où rester mais le port de pêche même qui est un port moderne dans la sous-région. Franchement, nous tenons à remercier et féliciter le gouvernement togolais pour l’installation de ces infrastructures qui permettent aux femmes de bien faire le travail et pousser le développement vers devant. C’est une joie pour nous aujourd’hui que l’économie bleue est en marche et évolue très bien.
Question bonus : Le prix du bol de maïs est à 800F CFA. On le mout à 200F CFA. Combien de fois vous mangez la pâte par semaine ?
Vous savez que les couches sont différentes ; nous ne sommes pas les mêmes, il y a les couches vulnérables, il y a les couches un peu aisées et il y a les couches qui sont très aisées. Dans ce cas, moi je peux dire que je mange la pâte une seule fois dans la journée. Il faut dire que le moment est très compliqué mais en va s’en sortir. L’ANSAT a fait sortir les réserves, donc nous sommes en temps de rupture et chaque année l’ANSAT a cette stratégie d’accompagner les populations togolaises au moment de la rupture. Ça va il n’y a aucun problème à ce niveau ; mais bientôt, la saison a bien commencé, si vous venez au Nord ici, c’est en début de saison et les gens vont commencer les semences et d’ici deux mois, nous n’allons pas sentir la gravité qui fit que les gens n’arrivent pas à manger.
Merci monsieur le président
Merci à vous aussi !
Interview réalisée par Hervé ADJAHO