INTERVIEW / YENA : FORMER UNE GENERATION DE JEUNES NEGOCIATEURS AFRICAINS POUR DEFENDRE LA JUSTICE CLIMATIQUE

Former une nouvelle génération de jeunes Africains capables de porter haut la voix du continent dans les négociations internationales sur le climat, telle est l’ambition du programme Youth Environment Negotiators Academy (YENA). Dans cette interview exclusive, la coordinatrice du programme, Mlle Bernadette NONGBEGNON, revient sur les objectifs de cette initiative portée par l’AJECC, en partenariat avec le Ministère de l’Environnement, des Ressources Forestières, de la Protection Côtière et du Changement Climatique, le ROSCCET et l’ONG JVE, AJEDI, ONG Jeunes verts, AJEDI, 350.0rg, AfricaVuka et du CJE-Togo. Elle évoque la place des jeunes francophones dans les espaces de négociation, le rôle du réseau ROSCCET et l’importance d’une jeunesse africaine formée, confiante et engagée pour un avenir climatique juste et durable.

Elle répond aux questions de EPLUS MEDIAS.
EPM: Quelle est la mission principale du programme YENA ?
Bernadette NONGBEGNON : La Youth Environment Negotiators Academy (YENA) a pour mission de former et outiller une nouvelle génération de jeunes négociateurs climatiques africains, capables de participer aux processus de négociation environnementale, notamment dans le cadre des COP.
Notre ambition est de faire émerger des jeunes capables non seulement de comprendre les enjeux politiques, techniques et diplomatiques des négociations, mais aussi d’influencer les décisions au bénéfice des communautés locales et du continent africain.
Pourquoi l’intégration des jeunes dans les prises de décisions climatiques ?
Parce que les jeunes représentent à la fois le présent et l’avenir. Ils sont en première ligne face aux effets du changement climatique et doivent donc être partie prenante des décisions qui orienteront leur avenir.
Intégrer les jeunes, c’est garantir une transition générationnelle juste, renforcer la justice climatique intergénérationnelle, et s’assurer que les politiques climatiques prennent en compte les réalités de terrain et les aspirations de la jeunesse africaine.
Les négociations ont souvent une trame de dynamisme avec un niveau de langue tourné vers l’anglais. Quelle chance les jeunes issus de la francophonie ont-ils dans ce programme ?
Le programme YENA est justement conçu pour réduire cette barrière linguistique et renforcer les compétences techniques et linguistiques des jeunes francophones.
Nous intégrons dans nos formations des exercices de simulation en anglais, des sessions de familiarisation avec le jargon diplomatique et un accompagnement personnalisé pour que les jeunes francophones puissent se sentir à l’aise, confiants et compétitifs dans les espaces internationaux de négociation.
Quand on parle de COP, on fait souvent allusion aux OSC. Quelle organisation parlera au nom des acteurs de la société civile ?
Dans le contexte togolais, c’est le ROSCCET qui joue ce rôle de coordination. Le ROSCCET regroupe plusieurs organisations engagées dans la lutte contre le changement climatique. Il porte la voix collective de la société civile togolaise.

Vous mentionnez le nom du ROSCCET. Quel lien entre les jeunes de la YENA et le réseau ?
La YENA est une initiative d’AJECC, mise en œuvre avec l’appui technique du Ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières et de l’ONG JVE.
Les jeunes de la YENA bénéficient d’un accompagnement technique et financier du ROSCCET
Quel est le message de l’AJECC à l’endroit des participants ?
L’AJECC encourage les jeunes à croire en leur potentiel d’impact. Cette session est une opportunité d’apprentissage, mais aussi un espace pour faire entendre leur voix, partager leurs idées et bâtir des alliances.
Notre message est que chaque jeune présent aujourd’hui doit repartir avec la conviction qu’il peut être acteur du changement climatique, qu’il soit sur le terrain, dans une salle de classe ou à une table de négociation.
Votre mot de fin
Je voudrais remercier tous les partenaires, notamment le Ministère de l’Environnement, des Ressources Forestières, de la Protection Côtière et du Changement Climatique, le ROSCCET, ainsi que tous les intervenants et participants pour leur engagement.
Cette activité marque une étape importante vers la COP30, mais surtout vers une jeunesse plus préparée, plus confiante et plus impliquée dans les processus de décision climatiques.
Ensemble, nous affirmons que la voix des jeunes africains compte, et qu’elle doit être entendue dans toutes les négociations pour un avenir juste, vert et durable.
Interview réalisée par Hervé Komi ADJAHO
