INTERVIEW : LE TOGO EN QUETE DE PARTENAIRES A BAKU

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La Conférence des parties sur le changement climatique de 2024 se tiendra du 11 au 22 novembre 2024 à Baku en Azerbaïdjan. Il s’agit de la 29e conférence sur les questions de changement climatique. Le Togo étant déjà prêt pour se rendre à Baku, va vendre une quarantaine de projets à des partenaires et investisseurs. Nous avons passé en détails les actions précédentes, les préparatifs et les projets en vus avec Madame Mery YAOU, elle est le Directeur de l’Environnement et point focal Climat au ministère de l’environnement et des ressources financières. Lisez plutôt

 Bonjour Madame le Directeur, vous êtes le point focal du climat au Ministère de l’environnement. Quelles sont les actions posées par le Togo dans le cadre du changement climatique ?

En matière de changement climatique, il faut reconnaître que c’est le ministère de l’Environnement et des Ressources Forestières qui est le titulaire de la thématique. Et dans ce sens, il met en œuvre la politique et les stratégies, également les programmes de lutte contre le changement climatique et d’affirmation des émissions. En la matière, le pays globalement, a déjà ratifié la convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique. Donc, il y a un cadre mondial où se discutent les questions, disons les impacts liés au changement climatique et les décisions qui se prennent pour pouvoir suivre et réduire ces impacts-là.

Donc, le Togo a ratifié cette convention. Il a également ratifié l’accord de Paris sur le climat et le protocole de Kyoto. Donc, s’efforce de mettre en œuvre tous ces instruments-là au niveau national.

Et parallèlement, pour mettre en œuvre ces conventions et accords, il a élaboré le plan national d’adaptation, qui est un ensemble de mesures d’adaptation des populations et des écosystèmes aux impacts du changement climatique. Il a élaboré également le CDN, la contribution déterminée au niveau national, qui est un cadre de planification aussi, où on contribue en tant que partie à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Donc, ce CDN contient le projet et le programme d’atténuation et d’adaptation au changement climatique.

Et il y a actuellement la stratégie de développement à long terme et sobre en carbone, qui est aussi en cours de développement. Et il a conduit quatre communications nationales, qui sont des rapports d’évaluation, donc des efforts faits par les pays, où on évalue les émissions de gaz à effet de serre des différents secteurs, et on propose des mesures d’atténuation et d’adaptation. Donc, le Togo a élaboré quatre communications nationales et des rapports bien actualisés.

Actuellement, il va s’engager, d’ici décembre, dans l’élaboration de la cinquième communication nationale. Disons que de manière globale, au fur et à mesure de la mise en œuvre des dispositions ou des actions qui sont planifiées dans les différents documents que je venais de citer, le Togo mobilise les ressources avec les partenaires techniques et financiers, et met en œuvre des actions. Permettez-moi de citer quelques projets concrets qu’il a eu à mener en la matière.

Il y a le projet PALCC, Programme d’appui à la lutte contre le changement climatique, qui a été soutenu par l’Union européenne dans une première phase clôturée en 2022. Actuellement, on démarre la deuxième phase. Il y a eu le programme, le PGICT, Programme de gestion intégrée des catastrophes et des terres, qui a été appuyé par la Banque mondiale.

Et le projet de gestion des terres arides dans le nord, actuellement accompagné par le PNUD, et beaucoup d’autres projets.

Le Togo a participé à plusieurs COP sur le climat, dites-nous les évolutions qui ont été constatés depuis la dernière COP !

 Par rapport à la COP précédente, concrètement, à l’issue ou lors de la COP, les autorités ont eu à échanger avec des partenaires techniques et financiers et à décrocher un contrat avec Amia Power.

La signature a été faite au cours même de la COP 28, l’année dernière, qui consiste à augmenter la capacité de production de la centrale solaire photovoltaïque de Blitta. Et un second accord a été signé aussi pour aménager une autre centrale solaire photovoltaïque à Sokodé, et une autre à Dapaong. Il y a eu également la signature d’une convention qui porte sur l’assistance à deux communes du Togo, dont la commune de Golf 1 et Kloto 1, en cas d’inondation.

C’est une assurance paramétrique à laquelle ces deux communes ont souscrit, et le contrat a été signé. La convention d’accord a été signée lors de cette COP. De manière globale, ce sont les résultats concrets à l’issue de la COP28.

Dans quelques jours la COP29 va démarrer à Azerbaïdjan sous l’appellation de la COP de la trêve. Que fait le Togo pour sa participation ?

Bon, par rapport à la participation à la COP 29 également, le pays se prépare activement. Il y a eu d’abord une réunion préparatoire au niveau technique, qui a consisté à rassembler les priorités des différents secteurs.

Ces priorités ont été partagées avec le ministre de l’Environnement et ses collègues. Une réunion préparatoire élargie a eu lieu le 25 octobre, passé à l’hôtel du février, où on a partagé les informations sur la participation à la COP et sur le procédé d’obtention du visa d’accréditation, et également partagé ces priorités-là qui seront présentées à la COP avec l’ensemble de ses acteurs. Donc actuellement, les délégations se préparent à pouvoir se rendre à Baku.

Je pense que les premières vont partir entre 6 et 7 jusqu’au 10, puisque la COP s’ouvre le 11 novembre.

Plus d’une trentaine de projets seront présentés par le Togo à cette COP pour attirer des financements. Quels sont ces projets ?

Comme je l’ai dit tantôt, les priorités sont nombreuses environ une quarantaine, qui est répartie dans toutes les structures et ministères sectoriels.

Je ne vais pas les citer de manière exhaustive, mais il faut dire qu’au niveau de l’agriculture, il y a le projet d’aménagement des zones agricoles planifiées, en vue d’accroître la production agricole et d’assurer la sécurité alimentaire. C’est un exemple. Au niveau du ministère de l’Energie ou du secteur de l’énergie, par exemple, il y a toujours le programme de promotion de la cuisson propre, qui sera partagé dans l’optique de mobiliser les ressources.

Le programme de promotion de l’efficacité énergétique et toujours le programme de promotion aussi de l’énergie renouvelable, tel que le solaire, seront présentés. Au niveau de l’environnement, nous avons le projet ambitieux de plantation d’un milliard d’arbres, qui sera également partagé dans le but de mobiliser toujours les ressources. Le programme de mobilité verte avec un accès particulier sur la mobilité électrique et le programme également de lutte contre la pollution et les nuisances.

Au niveau du secteur de l’urbanisme, il y a le projet de construction de 20 000 logements, qui sera également promu et tant d’autres projets.

En tant que point focal Climat, quelles sont vos attentes pour cette 29e COP ?

En tant que structure focale de changement climatique, je pense que nos attentes, c’est qu’étant partis, qu’on puisse participer de manière équitable d’abord aux négociations et à la prise de décision sur les thématiques qui sont programmées pour les négociations à cette COP et ensuite parvenir aux modalités d’accès aux ressources, surtout les ressources financières puisque tout ce que nous avons programmé comme projets et initiatives, s’il n’y a pas les ressources, on ne peut pas les mettre en œuvre. Donc, notre attente aussi forte, c’est qu’à la COP, les acteurs puissent entendre pour pourvoir, et surtout mobiliser les ressources à l’endroit des pays en développement pour nous aider à mettre en œuvre nos projets et initiatives de lutte contre le changement climatique et ensuite qu’on puisse décrocher des accords, encore comme l’année dernière, que nous puissions concrétiser en signant des partenariats, des accords de partenariats avec les partenaires techniques et financiers.

La COP de la trêve, ça vous dit quelque chose ?

Oui, la COP de la trêve, c’est pour dire qu’il faut vraiment laisser tomber toutes les promesses qui ne sont pas tenues et revenir maintenant au concret, en voulant le concret et surtout en matière d’émissions aussi, qu’on puisse vraiment réduire les émissions et pouvoir reprendre les discussions. Donc, la trêve, c’est vraiment faire une table rase de tout ce qui est divergence entre les pays développés et les pays en développement pour vraiment aller tous de l’avant et parvenir aux actions concrètes.

Madame le directeur, merci !

C’est moi qui vous remercie pour l’opportunité.

Interview réalisée par Hervé ADJAHO

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