COP 16 SUR LA DESERTIFICATION / FINANCEMENT PUBLIC ET PRIVE : CE QU’ILS ONT DIT !

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Les travaux de la 16e session de la Conférence des Parties (COP16) de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD) se sont ouverts, lundi à Riyad appelant à des efforts mondiaux pour restaurer les terres et renforcer la résilience à la sécheresse. L’événement, qui se déroule jusqu’au 13 décembre a pour thème « Notre terre, Notre avenir ».

Tout comme les précédentes COP, sur la Biodiversité et le Changement Climatique, les débats se ressemblent sur la thématique de financement.

Débloquer des financements publics et privés pour la restauration des terres et la résilience à la sécheresse : Ce dialogue a été coprésidé par Aziz Abdukhakimov, Ministre de l’Écologie d’Ouzbékistan, et Pasi Hellman, Sous-Secrétaire d’État au Ministère des Affaires étrangères de Finlande.

Ibrahim Thiaw, Secrétaire exécutif de la CLD, a déclaré que d’ici 2050, il faudra produire deux fois plus de nourriture. Il a déclaré qu’il faut mobiliser 1 milliard de dollars américains (USD) par jour pour contribuer à la restauration des terres d’ici 2030, tout en attirant l’attention sur le fait que 2,6 billions USD sont dépensés chaque année pour subventionner des activités nuisibles à l’environnement.

Achim Steiner, Administrateur du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a souligné que la lutte contre la désertification, la dégradation des terres et la sécheresse (DDTS) représente 23 000 milliards USD d’ici 2050. Il a souligné que le Fonds pour l’environnement mondial (FEM), le Fonds vert pour le climat (FVC) et le Fonds d’adaptation offrent des opportunités importantes, que les finances publiques constituent un potentiel inexploité et que les banques ont identifié de nouveaux risques liés aux divulgations financières en lien à la nature.

Muhammad Sulaiman al Jasser, Président de la Banque islamique de développement (BIsD), a signalé que plus de 5 milliards USD ont été mobilisés par la Banque à partir des marchés de capitaux privés pour lutter contre la dégradation des terres, la sécheresse et la pénurie d’eau. Il a mis en lumière l’engagement de la BIsD à verser plus d’un milliard USD au Partenariat de Riyad pour la résilience à la sécheresse.

Abdulhamid Alkhalifa, Président du Fonds de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), a déclaré que le Fonds de l’OPEP a alloué 34% de ses financements à l’action climatique en 2023, avec pour objectif d’atteindre 40% d’ici 2030. Il a appelé les secteurs public et privé à aligner leurs cadres de travail pour réduire les risques à l’investissement et renforcer l’attrait de la Gestion durable des terres (GDT).

Mahmoud Mohieldin, Envoyé spécial des Nations Unies pour le financement de l’Agenda 2030, a mis l’accent sur le financement, la technologie et le changement des comportements, et a souligné qu’il est essentiel de s’attaquer au régime foncier, car 30% de la population mondiale ne dispose pas de droits fonciers.

Simon Stiell, Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a attiré l’attention sur l’objectif de financement climatique convenu lors de la CdP 29 à la CCNUCC. Il a déclaré que les banques multilatérales de développement ont un rôle crucial à jouer dans les finances publiques et devraient déployer des fonds en tandem avec les ambitions nationales en matière de mise en œuvre des Conventions de Rio.

Muhammad Sulaiman al Jasser, au nom du Groupe de coordination arabe (GCA), s’est engagé à soutenir le programme de restauration des terres de la CLD. Il a souligné que les investissements de la BIsD et du GCA joueront un rôle essentiel dans la mobilisation de fonds pour soutenir une action mondiale coordonnée.

Astrid Schomaker, Secrétaire exécutive de la Convention sur la diversité biologique (CDB), a souligné la nécessité de trouver des financements auprès de sources diverses pour faire face à la triple menace des changements climatiques, de la perte de biodiversité et de la pollution. Elle a appelé à réformer les subventions et mettre en place des incitations fiscales.

Khalid Al-Falih, Ministre de l’investissement d’Arabie saoudite, a appelé à : définir une vision claire et unifiée pour la préservation des terres et des eaux ; un cadre politique clair ; inspirer les parties prenantes et coordonner les actions ; rassembler les partenaires locaux et internationaux pour relever les défis communs ; et mobiliser les financements.

Gelsomina Vigliotti, Vice-Présidente de la Banque européenne d’investissement (BEI), a mis l’accent sur les partenariats pour des pratiques foncières durables, sur le rôle des peuples autochtones et des communautés locales, sur les cadres de paiement pour services écosystémiques, sur les instruments de réduction des risques et sur la mobilisation de financements qui contribuent aux trois Conventions de Rio.

Valerie Hickey, Directrice générale en charge de l’environnement à la Banque mondiale, a souligné l’importance des budgets publics nationaux, des capitaux privés et de la simplification de l’accès au financement international. Soulignant que 635 milliards USD sont dépensés chaque année pour subventionner l’utilisation d’engrais, elle a préconisé que le financement soit plutôt utilisé pour soutenir les actions des agriculteurs visant à réduire la dégradation des terres et à améliorer la sécurité foncière et la santé publique.

Dans les déclarations ministérielles, de nombreux points ont été mis en avant : la simplification de l’accès au financement, la nécessité d’un financement basé sur des subventions, les obligations vertes, les partenariats public-privé, un soutien financier et un transfert de technologies renouvelés, les synergies entre les Conventions de Rio, les avantages des partenariats et des mécanismes de financement existants ; la nécessité de stratégies de financement solides à long terme ; la mise en place de cadres pour des politiques collaboratives ; un instrument juridiquement contraignant sur la sécheresse dans le cadre de la CLD ; et la réaffectation des subventions.

Avec IISD.

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