TABASKI 2025 : UNE FETE DE FOI SOUS FOND DE PREOCCUPATIONS ECONOMIQUES ET ECOLOGIQUES AU TOGO

Le 6 juin 2025, la communauté musulmane du Togo, à l’instar de millions de fidèles à travers le monde, célèbrera la fête de la Tabaski ou Aïd el-Kebir. Ce moment de grande ferveur religieuse, commémorant le sacrifice d’Abraham, est traditionnellement marqué par l’immolation de moutons.
Mais cette année, au-delà de la dimension spirituelle, la fête s’annonce dans un climat économique tendu et sur fond de préoccupations environnementales.
Dans plusieurs quartiers de Lomé et des villes de l’intérieur, les préparatifs vont bon train, mais « avec des grincements de dents », comme le confie un fidèle. Le coût élevé des moutons, parfois inabordable pour les familles modestes, illustre les effets persistants de la cherté de la vie. Certains chefs de famille hésitent encore à acheter un animal au moment où les prix explosent à l’approche du jour J.

Au-delà des considérations financières, peu de débats émergent sur l’empreinte environnementale de cette fête. Pourtant, l’abattage massif de ruminants comme le mouton n’est pas sans conséquence sur le climat. Ces animaux, tout au long de leur vie, émettent du méthane, un gaz à effet de serre puissant et leur élevage mobilise de grandes quantités de ressources (eau, fourrage, transport…).
À cela s’ajoute la gestion problématique des déchets liés à l’abattage, souvent laissés à l’air libre ou déversés dans la nature, notamment dans les zones urbaines mal desservies par les services d’hygiène. Un vrai défi pour les communes.
Si la Tabaski reste un moment de foi et de partage, elle invite aussi à réfléchir à des pratiques plus durables. Peut-on concilier traditions religieuses et conscience environnementale ? Des pistes existent, comme une meilleure gestion des abattages, la réduction du gaspillage ou l’éducation à une consommation plus responsable.
En attendant, l’environnement risque, encore une fois, de payer le prix fort.