CAHIERS ESTAMPILLES AUX EMBLEMES DU TOGO : LA QUALITE POINTEE DU DOIGT PAR LES ELEVES

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En moins de deux semaines de la rentrée scolaire, un sujet fait débat chez plusieurs élèves : la qualité des cahiers estampillés aux couleurs et emblèmes du Togo. Présentés comme une initiative nationale pour uniformiser le matériel scolaire, ces cahiers peinent à convaincre ceux qui l’ont déjà acheté. Les premiers utilisateurs, les élèves, dénoncent une qualité jugée médiocre qui complique leur apprentissage et pèse sur les finances des parents.

Des feuilles trop fragiles

Assise dans une salle de classe lors des cours de vacances au Complexe SIMPLICITE à Abolavé, Afi Emmanuella, élève en classe de 5ᵉ, feuillette son cahier avec précaution. « Quand j’écris avec mon bic, les feuilles se percent facilement. Parfois, je dois recommencer tout l’exercice ou je dois écrire légèrement. Ce qui fait que l’encre du bic ne sort pas bien, si je veux garder le cahier en bon état », explique-t-elle, visiblement découragée. Pour elle, ces cahiers, qu’elle a tant convoités pour que les parents les lui achètent, sont devenus sont cauchemar. « Je vais les changer à la rentrée pour utiliser les anciens. J’en ai pour l’année passée. J’ai voulu utiliser ceci à cause du drapeau et de l’hymne » a-t-elle rajouté. Ce qui était censé l’accompagner dans son apprentissage, est devenu une source de frustration.

Même son de cloche chez Sandra, élève en 3ᵉ, qui déplore la fragilité du papier. «Moi-même j’ai acheté un paquet à 1500 f cfa dans le marché en face du Stade de Kégué, les feuilles se déchirent très vite. Si tu tiens une feuille dedans et que tu fais semblant de faire un secouer le cahier comme si quelque chose était tombée dessus, la feuille se déchire en même temps; pourtant on le fait souvent avec les anciens. Le cahier ne résiste pas. Moi j’ai appris que ce n’est pas le gouvernement même qui fait ça. Peut-être que ce que le gouvernement même va faire sera dur comme les anciens.» raconte-t-elle.

Des lignes floues et difficiles à lire

Kossi, élève en classe de 1ère, met en avant un autre problème : la calligraphie des cahiers. « Le format des cahiers est bien; c’est très joli mais les lignes sont parfois floues et mal imprimées. Ça fatigue les yeux, surtout quand on doit recopier beaucoup de cours. Moi j’avais acheté deux 100 pages année passée pour enlever les feuilles pour les devoirs de classe et la composition, mais c’est resté. Quand tu veux écrire vite aussi, le bic fait des trous dedans (rire) », témoigne-t-il.

Un risque pour les parents et l’économie familiale

Si réellement ces cahiers venaient à être instaurer, il faut penser à tous ces inconforts des élèves, et surtout l’économie des parents, car les cahiers, souvent hors d’usage après quelques semaines, doivent être remplacés en cours d’année, ce qui alourdirait les dépenses des parents.

L’idée d’instaurer des cahiers uniformisés estampillés des emblèmes de la nation est une initiative louable, il faut donc commencer par réfléchir sur la question de la qualité avant son instauration. Au-delà du symbole patriotique, ce sont les conditions réelles d’apprentissage et la sérénité des familles qui seront en jeu.

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