BAS-MONO : QUAND LES INONDATIONS DICTENT LE QUOTIDIEN, UN PROJET VIENT REDONNER ESPOIR
Dans les villages qui longent le fleuve Mono, les inondations ne sont plus seulement un phénomène naturel. Elles sont devenues un véritable fléau, bouleversant la vie des familles, détruisant les champs et fragilisant un peu plus chaque année les habitations précaires. Les populations du Bas-Mono, qui vivent essentiellement de l’agriculture et de l’exploitation des ressources naturelles, voient leurs moyens de subsistance réduits à néant à chaque crue.

En réponse à cette problématique, l’ONG CDAC (Centre de Développement des Actions Communautaires) a bénéficié d’un financement du projet de Renforcement de la Résilience au Changement Climatique des Communautés Côtières du Togo (R4C-Togo) pour le sous-projet dénommé : « Renforcement de la Résilience des communautés riveraines du fleuve Mono aux effets des inondations dans le Bas-Mono« .
Le dit sous-projet a été lancé le vendredi 12 septembre 2025 dans le village de Gbandi, canton d’Agoméglozou en présence des représentants du R4C-Togo, des acteurs de la direction préfectorale de l’environnement, de l’agriculture, de la chefferie et les populations des villages environnants.
« Ce projet vient pour résoudre les problèmes d’inondation…» souligne un représentant du projet R4C-Togo.
Une digue qui résiste mal à l’épreuve du temps
Pour se protéger, une digue en terre a été construite autour des villages d’Agomé-Glozou, Gbandi, Avégbo, Hontowou et Afomonou. Mais elle aussi subit l’érosion progressive, affaiblie par les pluies et les mauvaises pratiques agricoles. Résultat : chaque saison pluvieuse est une nouvelle épreuve pour les riverains.
« La digue nous rassure un peu, mais elle s’abîme d’année en année. Quand elle cède, l’eau revient plus forte », témoigne Kodjo, cultivateur de Gbandi.
Une réponse locale avec un appui du R4C-Togo
Face à ce constat, le Centre de Développement des Actions Communautaires (CDAC-ONG) a élaboré un sous-projet ambitieux : « Renforcement de la Résilience des communautés riveraines du fleuve Mono aux effets des inondations dans le Bas-Mono ».
Ce projet s’inscrit dans le cadre plus large du programme R4C-Togo, financé par le Fonds pour l’Environnement Mondial (FEM) et mis en œuvre avec l’appui technique de la FAO et du ministère togolais de l’Environnement et des Ressources Forestières.
L’objectif est clair : aider les communautés à mieux s’adapter aux changements climatiques, protéger les écosystèmes forestiers et réduire les risques d’inondation par une gestion durable des ressources.
En effet, c’est à Gbandi, au cœur du canton d’Agomé-Glozou, que le sous-projet a été officiellement lancé en présence des bénéficiaires eux-mêmes.
Une initiative pour redonner confiance
Pour CDAC-ONG, il s’agit non seulement d’apporter des solutions techniques, mais aussi de redonner confiance aux communautés. « Nous ne pouvons pas empêcher les pluies de tomber ni le fleuve de gonfler, mais nous pouvons apprendre à mieux vivre avec et à protéger notre avenir », a expliqué à nos micros Lolo Amavi Nouwodjou, Directeur Exécutif de CDAC-ONG.
Pour le Capitaine ADJIGO, Directeur Préfectoral du ministère de l’environnement de Bas-Mono, les conséquences sont issues dans actions posées par les riverains eux-mêmes. Il l’a si bien expliqué dans son intervention « Quand il pleut, vous voyez que la digue s’abîme. Ce sont vos propres actions qui causent cela. Il y a des arbres autour de ces digues que vous avez coupées. Cela balise le passage à l’eau qui ravage tout ». Ce message a été concrétisé par des mises en terre de jeunes plants afin d’ouvrir les activités du sous-projet.
Le défi est immense, mais l’espoir renaît. Ainsi, en ce moment où le changement climatique accentue la vulnérabilité des zones côtières et fluviales du Togo, ce sous-projet de CDAC-ONG pourrait bien tracer la voie vers une nouvelle manière de résister et de s’adapter pour les populations de la préfecture de Bas-Mono.