TOGO : DES INSPECTEURS FORMES POUR FAIRE ENTRER LA LUTTE CONTRE LA CORRUPTION DANS LES SALLES DE CLASSE

Depuis le 3 septembre 2025, Kpalimé accueille une rencontre inédite. Il s’agit de la formation d’une trentaine d’inspecteurs de l’enseignement secondaire et technique, venus de toutes les régions du pays. Ces derniers se forment pour devenir les premiers relais de l’éducation à la lutte contre la corruption dans les écoles et universités togolaises.
Organisé par la Haute autorité de prévention et de lutte contre la corruption et les infractions assimilées (HAPLUCIA), en partenariat avec les ministères en charge de l’éducation et de la formation, cet atelier de trois jours marque le coup d’envoi de la phase pré-test d’un projet jugé « historique » par ses initiateurs.
Former ceux qui formeront les enseignants
Avant d’arriver dans les manuels et dans les cours, la pédagogie de l’intégrité passe d’abord par les inspecteurs. « Ils doivent s’imprégner du projet et de ses outils pédagogiques avant d’accompagner les enseignants », expliquent les organisateurs. Les participants bénéficient ainsi d’un double renforcement : sur les contenus de lutte contre la corruption et sur les instruments juridiques internationaux qui l’encadrent.
À l’issue de la formation, ces inspecteurs auront pour mission d’encadrer les enseignants afin que, dès cette rentrée, des cours pilotes puissent débuter dans certains établissements ciblés.
Des écoles et universités pilotes
La phase expérimentale concernera des institutions phares telles que le lycée technique d’Adidogomé, le lycée technique de Légbassito, l’École nationale d’administration (ENA) et l’Université de Lomé. Dans le nord, le lycée Kara Sud, le CRETFP de Kara et l’Université de Kara sont également retenus.
À terme, si le projet s’avère concluant, il sera progressivement étendu à l’ensemble du pays d’ici 2028-2029.
Le président de la HAPLUCIA, Kimelabalou Aba, a insisté sur la dimension éducative de cette démarche : « La lutte contre la corruption ne saurait se limiter aux sanctions. Elle doit aussi passer par l’éducation et la prévention. C’est dès le bas âge qu’on redresse le rameau de l’arbre ». Un message relayé par le préfet de Kloto, Bertin Koku Assan, qui voit dans cette initiative un outil pour bâtir « une jeunesse consciente, responsable et résolument opposée à la corruption ».
Les activités qui se poursuivent dans la ville de Kpalimé vont prendre fin le 5 septembre prochain.